jeudi 5 juin 2008

On se connait

On commence à se connaître… à s’apprivoiser tranquillement. Déjà, sur plus de 1000km, mon vélo m’a conduit sans trop de problèmes! Utiliser un nouveau vélo à tous les jours est un peu comme monter un cheval pour la première fois! Au départ on ne sait pas trop comment il va régir et plus le temps passe, tout rentre dans l’ordre et devient prévisible.

Mon compagnon de route est une monture bien ordinaire qui sort du cabanon de mes parents. Puisque mes parents préfèrent rouler à haute vitesse avec leur vélo de course, le mien était très peu utilisé. Un peu de rouille, mais pas trop. Un peu vieux, mais pas trop.

- Tu penses pas qu’il est trop p’tit pour moi p’pa?

- Un peu petit, mais pas trop!

Bref, c’était la bécane idéale! Il fallait maintenant qu’elle ne soit pas la bécane idéale pour un potentiel voleur… Une cure de vieillissement s’imposait! A tours de Duck-Tape je fis de ma petite reine un vieux bicycle laid comme un pou. Sans marque, sans artifice, sans attrait, c’était l’allure recherchée!

Le problème fondamental avec les marques c’est qu’elles sont toujours affichées en premier plan afin de servir d’outil de prétention. On roule en Mercedes pour l’élégance de l’étoile sur le capot. On porte fièrement le Hugo Boss et le week-end on shine son Harley de façon à ce qu’un maximum de voisins puisse nous voir. Il existe deux théories pour expliquer ce phénomène. La première est le transcendantalisme : Un objet peut devenir un dieu si on lui accorde suffisamment d’importance pour qu’il le devienne. L’objet lui-même n’arbore que peu d’importance, mais ce sont les sentiments envers cet objet qui lui alloue un prestige. La deuxième théorie est celle de l’apparence. Les humains sont drogués de la forme. De nos jours le contenu n’a plus d’importance. On veut de l’image, du brillant. Nos gestes quotidiens sont guidés inconsciemment par une volonté de projeter une belle image.

Le transcendantalisme fait partie de ma vie. Qu’on me vole tout ce que je possède ne me fait pas un pli! Mais j’accorde une importance assez extraordinaire à ma guitare, mon vélo et mes plantes. Le reste, c’est remplaçable!

La théorie de l’apparence me hante au quotidien. Je tente de la bannir autant que possible, mais il faut demeurer respectueux envers les autres. Et surtout, respecter ceux qui ne font pas les mêmes choix que moi…

Cette croisade en Asie ne sera certainement pas une parade de mode. Ce sera une incursion derrière les façades. Une exploration à l’intérieur! Je suis confiant que Geneviève et moi prendrons les bons chemins pour s’y rendre!

2 commentaires:

IronDan a dit…

À mon point de vue Pierre un élément a échappé à ton raisonnement.

Dans une autre catégorie, à laquelle je crois appartenir, il y a ceux qui ont un vélo de marque pour la qualité, pour la performance. Oui mon vélo a un nom de marque, mais il a également un nom intime que je lui ai donné parce que je passe plus de temps avec qu'avec mes amours...

Il a sa propre personnalité...

À ce sujet vas lire mon texte sur mon blog (dans la colonne de droite en haut) "Ramblin'men"

Tout à fait ton genre, tu vas aimer!

Peace out!

Pierre a dit…

Exact Dan, la marque est souvent gage de qualité! Je regarde presque toujours la marque avant d'acheter c'est certain!

Par contre, là où je ne n'embarque pas c'est lorsque la marque doit être en premier plan.

As-tu déjà remarqué qu'on identifie souvent un cycliste à l'apparence de son vélo et des marques qu'il affiche?

Et si on enlevait cet élément de fierté lié à la marque... est-ce que notre comportement de consommateur changerait?

Ca porte à réfléchir!